Bien que les problèmes du monde soient de plus en plus complexes, les solutions restent d’une simplicité embarrasante
Bill Mollison
Passionné du vivant depuis l’enfance, c’est avec une curiosité insatiable et une soif d’apprendre que j’accompagnais ma grand-mère dans ses cueillettes sauvages. De cette période de transmission et de découvertes, j’ai pu entrapercevoir les trésors d’abondance qu’offrait la biodiversité de nos écosystèmes naturels. Depuis lors, je n’ai eu de cesse d’observer et de développer mes connaissances pratiques dans les domaines de la nature ayant de près ou de loin une utilité pour l’Homme: pour notre autonomie alimentaire, qu’elle soit potagère ou issue de plantes et baies sauvages, pour nos habitats depuis les plantes utiles (tant pour nos intérieurs que pour nos espaces extérieurs) à la fabrication de structures naturelles, pour nos expressions artistiques dans le travail du bois, de la taille de calebasses ou encore dans la production de fusain pour dessiner.
C’est également dans ce parcours des domaines utiles pour l’Homme que j’ai découvert celui de l’électronique dont la plupart des composants peuvent être récupérés d’objets omniprésents dans notre quotidien (les tours d’ordinateur, les imprimantes, les appareils télécommandés, etc. sont autant de malles aux trésors pour le recyclage et l’upcycling), et de la programmation avec des plateformes ‘Arduino’ ou ‘Raspberry Pi’ aussi didactiques qu’accessibles. Les performances actuelles de ces composants et leurs prix démocratiques (tout en étant éthiques) sont tels qu’ils permettent à tout un chacun de réaliser ses propres projets interactifs allant de l’élaboration d’un système d’aide aux personnes malvoyantes à la création et à la customisation d’un ordinateur à basse consommation d’énergie. Dans cette mouvance, comment ne pas évoquer les logiciels et systèmes d’exploitation libres (tel que Linux) mis à disposition gratuitement et en amélioration continue grâce aux échanges et apports des communautés d’utilisateurs. Finalement, la démocratisation d’outils tels que les imprimantes 3D permettent désormais de réparer en (re)produisant n’importe quelle pièce cassée ou manquante.
REduce
REuse
REcycle
L’accessibilité des nouvelles technologies et l’abondance des ressources locales et naturelles nous démontrent à quel point l’acte d’apprendre, de transmettre et de s’approprier les connaissances et les pratiques à la fois nouvelles et ancestrales permet de lutter contre une consommation et une production de déchets déraisonnables et de créer un système économique basé sur l’échange de services, de ressources et de savoirs, tout en prenant soin de la terre et des autres.
C’est de l’ensemble de ces réflexions qu’est né le projet ‘Macrocosme‘ dont la vocation première est la vulgarisation des savoirs scientifiques et techniques dans les domaines de la nature et des technologies ayant une utilité quelconque dans nos vies quotidiennes. L’accompagnement de tout un chacun dans la mise en pratique des connaissances acquises constitue également un volet fondateur pour qu’évoluent petit à petit nos habitudes sociétales, économiques et environnementales, vers un monde plus juste et plus respectueux.